La protéinurie grossesse est un test que la femme enceinte doit régulièrement faire pour vérifier la quantité de protéine dans l’urine. Ce test a pour but de détecter un pic de protéine dans l’urine, pic qui peut signifier la présence d’une maladie assez sérieuse pour la mère et l’enfant : la toxémie gravidique. Voici les réponses aux questions suscitées par cette affection.
Protéinurie grossesse : pour dépister la toxémie gravidique ?
La toxémie gravidique est une complication de la grossesse qui apparaît souvent à partir de la 2ème semaine d’aménorrhée. Elle est provoquée par un dysfonctionnement lié à la fabrication du placenta. Pour une raison qu’on ne maîtrise pas encore complètement, la vascularisation du placenta ne s’effectue pas complètement. En conséquence, les vaisseaux sanguins sont plus étroits et comme le sang passe mal, le corps réagit en présentant les symptômes classiques liés à cette affection :
- Une augmentation de l’hypertension artérielle (avec une tension de 14/9 dans la majorité des cas).
- La présence de protéine dans les urines de la femme enceinte (détecter par la protéinurie grossesse)
- Le développement d’œdèmes aux pieds, au visage et sur d’autres parties du corps.
Un autre symptôme qu’il faut prendre au sérieux est une prise de poids soudaine. Même si la grossesse entraine forcément une augmentation de la masse corporelle, celle-ci devrait se faire progressivement. Il y a lieu de s’inquiéter lorsque cette augmentation est démesurée et s’opère sur une période relativement réduite. Mais, l’albuminurie grossesse ou la protéinurie grossesse est très efficace pour détecter cette maladie liée à la grossesse.
Pourquoi parle t-on de pré-éclampsie ?
La toxémie gravidique est aussi appelée hypertension artérielle gravidique, pour la raison évoquée plus haut : l’un des symptômes courants de la maladie est l’augmentation de la tension artérielle. Mais on parle aussi très souvent de pré-éclampsie. Ce terme fait référence au fait que la toxémie gravidique entraîne parfois une situation d’urgence clinique qui évolue vers l’éclampsie. Autrement dit, quand elle n’est pas soignée rapidement, le trouble peut entraîner des convulsions chez la femme enceinte et mettre sa vie en danger.
Prévalence et facteurs de risque de la pré-éclampsie
On estime qu’en l’état actuel des recherches, une femme enceinte sur 20 est touchée par cette affection. On peut donc évaluer le taux de prévalence à 5% des grossesses. Pendant longtemps, ce sont majoritairement les pays sous-développés qui étaient concernés par ce trouble du placenta. Mais actuellement, de nombreuses femmes enceintes en France et dans d’autres pays développés sont touchés par la pré-éclampsie. Quelques facteurs de risque bien connus ont sans doute une incidence sur la récurrence de cette affection grave. C’est d’ailleurs pour cela que la protéinurie grossesse est recommandée aujourd’hui tous les mois dans le cadre d’une grossesse.
Les facteurs de risque de la toxémie gravidique
Parmi les facteurs de risque les plus courants, citons :
- Une hypertension artérielle antérieure : en effet, une femme qui fait d’ l’hypertension avant sa grossesse est plus exposée une hypertension artérielle gravidique.
- La présence d’anticorps anti phospholipides chez la femme enceinte : on pense qu’elle multiplie par 9 le risque d’apparition de la pré-éclampsie.
- La primiparité : les chercheurs pensent qu’une femme qui fait sa première grossesse court 3 fois plus de risques de développer un trouble du placenta.
- L’obésité : une femme enceinte et obèse aura plus de mal à produire un placenta correctement vascularisé. En fait, l’obésité multiplie le risque de HTA par 1.5 environ.
- La présence d’un diabète préexistant est un facteur de risque important.
- L’âge : au-delà de 40 ans, les femmes enceintes font plus facilement de la pré-éclampsie.
- Le développement d’une maladie rénale préexistante, qui se manifeste clairement par la présence de protéines dans les urines.
- Les grossesses gémellaires : chez les femmes enceintes de jumeaux, le risque de pré-éclampsie est multiplié par 3.
- Le tabac : le monoxyde de carbone contenu dans la cigarette augmente le risque d’hypertension et constitue un facteur aggravant de la toxémie gravidique.
- Un IMC supérieur à 30 est un facteur de risque relativement sérieux.
Quels sont les risques de la pré-éclampsie ?
La maman et le bébé courent des risques graves lorsque la pré-éclampsie n’est pas correctement prise en charge. Puisque la formation du placenta ne se fait pas dans de bonnes conditions, l’échange de nutriments et d’oxygène ne s’effectue plus correctement. La croissance du bébé est donc menacée. Par ailleurs, il risque de souffrir d’un retard de croissance in utero, et développer les symptômes de souffrance fœtale. Dans des cas relativement rares, le bébé peut même mourir.
Le risque le plus courant pour la maman est l’hématome rétro placentaire. Autrement dit, le sang s’écoule anormalement et s’accumule entre le placenta et l’utérus. Lorsque l’hématome n’est pas très grave, il entraîne un décollement partiel du placenta et une hémorragie extériorisée. Vous voyez pourquoi votre protéinurie grossesse doit être faite tous les mois ? Dans les cas plus graves, on parle de l’hématome intra-utérin. Même si le placenta n’est pas complètement décollé, ce type d’hémorragie entraîne d’autres complications, voire la mort du fœtus, de la maman, ou des deux.
Naturellement, l’éclampsie est un risque plus récurrent pour la maman. Il se caractérise par des convulsions épileptiques qui conduisent aussi à la mort du fœtus et de la mère. Les cas d’éclampsie aussi désastreux sont heureusement de plus en plus rares dans les pays développés.
La prise en charge de la toxémie gravidique
La prise en charge de la toxémie gravidique est plus aisée quand on passe par un dépistage préventif. Le dépistage par analyse sanguine se fait au 1er trimestre (entre 11 et 14 semaines de grossesse). Elle peut aussi inclure les mesures régulières de la tension artérielle de la patiente, son IMC, ses antécédents médicaux et de parité, etc. La combinaison de nombreux paramètres permet d’établir un risque prédictif proche de 95%, mais il ne garantit pas que la toxémie gravidique ne se développe pas dès la 20ème semaine de grossesse.
Lorsqu’un diagnostic est clairement établi, la prise en charge s’effectue en milieu hospitalier. Très souvent, seule la naissance de l’enfant stoppe la sécrétion du placenta et ses complications rénales et hépatiques. La mère peut aussi recevoir des médicaments hypertenseurs pour diminuer la tension artérielle. De plus, le sulfate de magnésium administré par voie intraveineuse réduit le risque d’apparition de l’éclampsie. Par ailleurs, beaucoup de médecins et gynécologues recommandent un traitement de toxémie gravidique à base de faibles doses d’aspirine ; surtout lorsqu’elle est administrée avant la 16ème de grossesse. Dans certains cas graves, on doit procéder à un accouchement par césarienne pour sauver la mère et l’enfant.
Dans tous les cas donc, la toxémie gravidique doit être prise très au sérieux et soignée dans un cadre hospitalier et professionnel. La protéinurie grossesse est très pratique pour détecter rapidement cette maladie. Aujourd’hui, l’éclampsie et les décès liés à ce trouble du placenta sont extrêmement rares. Mais la récurrence de l’affection invite les patients éventuels et le corps médical à rester vigilants.
Recherches:
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