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« Nous avons d’emblée fait une demande de place en crèche. Elle a été faite dans la précipitation de vite trouver un mode de garde sans trop avoir à réfléchir et à se fatiguer. Nous étions déjà sur les rotules. Là, une heure fut suffisante pour remplir les dossiers d’inscription avant de les déposer dans les boites aux lettres des deux crèches de notre secteur géographique.
Pour être honnête, nous avons déposé ce dossier d’inscription en crèche surtout car nous y avons été ardemment poussés par notre entourage. Pour eux, il était évident que nous allions obtenir une place puisque nous étions des « jeunes avec un enfant ». Avec du recul, je trouve cette phrase grotesque. Soit. Je pense aussi, que personne ne pouvait nous imaginer employeurs ou capables de confier notre bébé de cinq mois à un inconnu. Je dois reconnaître que moi-même, je ne nous imaginais pas du tout capables de cela.
Nous n’avons jamais trop réfléchi au choix du mode de garde de notre enfant. Je pense que nous étions aussi certains d’obtenir cette place en crèche… Nous n’avons donc pas pensé à assurer nos arrières au cas où.
Pas de mode de garde pour bébé, la panique !
Les deux places en crèche ont toutes les deux été rejetées et c’est là que la véritable angoisse a fait irruption dans nos vies. Nous avons alors décidé de nous isoler tous les deux pour réfléchir bien et vite. La mairie nous a communiqué une liste de toutes les assistantes maternelles du 15ème arrondissement avec leurs coordonnées. C’était donc à nous de les contacter une par une pour établir un premier contact avant de les rencontrer. Nous avons d’emblée agi de façon stratégique. Nous avons sélectionné les 3 assistantes maternelles les plus proches de notre domicile, en tenant compte de mon trajet pour me rendre sur mon lieu de travail. Je ne souhaitais pas trop m’éloigner de mon trajet habituel ; en ayant à revenir sur mes pas par exemple ou pire, devoir prendre les transports avec Chiara. Ce dernier point était rédhibitoire.
Nous avons donc contacté l’assistante maternelle la plus proche et d’emblée elle a semblé froide, désagréable et nous a fait part de son besoin de trouver vite un enfant avant de boucler son départ en vacances. Mot pour mot. Ce premier contact n’était pour elle qu’une simple formalité là où nous, nous avions l’impression de jouer nos vies. Nous n’avons bien évidemment pas donné suite et avons contacté une seconde assistante maternelle, toujours très proche de notre domicile et parfaitement située pour le coup.
Notre rencontre fut magique. Nous avons bu un café, avons mangé des gâteaux, nous avons ri et nous avons beaucoup parlé pour véritablement faire connaissance. Aucun aspect financier n’a été évoqué ce jour-là. Nous avons eu un coup de cœur mutuel instantanément. A tel point que nous nous sommes appelés de façon simultanée 3mn seulement après s’être quittés pour se dire que nous voulions absolument « travailler » ensemble. Le lendemain, le contrat fut signé.
Les bons conseils pour choisir un mode de garde pour bébé
Voici donc mon conseil avant de vous lancer dans le choix du mode de garde :
Prenez le temps de comparer les différents modes de garde. N’hésitez pas à peser les pour et les contre de chacun d’entre eux en prenant en compte :
1. Vos obligations et contraintes professionnelles
Les horaires, déplacements, réunions, tendance aux heures supplémentaires, directeurs regardants, possibilité de télétravail etc…
* Il est prouvé qu’un enfant gardé en crèche est plus souvent malade qu’un enfant qui est gardé par une assistante maternelle. Je le remarque quotidiennement ; l’employée qui vient d’être contactée par la crèche pour récupérer son enfant malade est avant tout angoissée d’annoncer à son supérieur hiérarchique qu’elle doit instantanément quitter son poste, reportant donc son travail à plus tard. La fréquence peut engendrer une véritable angoisse et de sérieuses complications au sein du couple : sentiment d’inégalité, reproches, culpabilité… Au sein de mon entreprise par exemple, j’ai noté jusqu’à 3 appels hebdomadaires intervenant en général après la sieste de l’après-midi (les auxiliaires de puériculture attendent en général l’après sieste pour contacter les parents). L’employée a donc quitté 3 fois son poste à 14h, soit 4h avant la fin de sa journée. Je vous laisse calculer la perte financière mensuelle et l’angoisse ressentie de devoir annoncer son départ instantané à 3 reprises (sur 5 jours travaillés par semaine).
* Le télétravail est encore mal considéré en France (décidément, nous sommes très en retard). L’employeur a souvent du mal à imaginer son employée pleinement concentrée sur ses diverses tâches avec un bébé de quelques mois fiévreux, hurlant de douleur ou en mode sangsue. Votre profession vous permet-elle de travailler à la maison en bas de besoin ? Quelle est la position de votre employeur sur le télétravail ? Etes-vous capable de gérer votre bébé malade et vos tâches en même temps ?
* Avez-vous de la famille proche et disponible pour vous rendre service ? Souvent, il s’agit de 2-3 jours de présence pour eux puisque la crèche refuse de prendre le risque de contaminer les autres enfants (surtout en cas de fièvre supérieure à 38.5° ou conjonctivite, gastro…). Si vous optez pour la crèche, il faut être assuré de la disponibilité de votre entourage. Cela vous évitera d’être déçue, fâchée et de vous retrouver dans l’embarras en cas d’indisponibilité le jour-J. Préférez une garde à votre domicile (l’enfant y possède ses repères, son lit, ses petites habitudes etc…).
2. Votre conception de la vie plus subjective, personnelle, intime mais qui a une grande importance pour beaucoup d’entre nous :
* Rapport à la religion ou aux pratiques diverses : pensez aux dates fériées du calendrier religieux (qui s’occupera de votre enfant ?), aux pratiques des repas de certaines crèches (si vous souhaitez que votre enfant mange du poisson le vendredi, mange du porc….) sans compter les allergies potentielles de la nounou. Si elle est allergique au poisson, sera-t-elle en mesure d’en proposer à votre enfant ? Si elle est végétarienne et protectrice des droits des animaux : sera-t-elle capable de cuisiner de la viande à votre enfant ?
* L’éducation : Quelles sont les activités proposées, les sorties envisagées, comment se déroulent les siestes, les repas… Votre enfant a peut-être une préférence : biberon froid/chauffé ? Sieste avec volets fermés/ouverts, biberon avant/après le petit pot, doudou/veilleuse ? Y’a-t-il des squares, parcs près de son domicile ? Est-elle équipée en ce qui concerne les jouets ? N’hésitez pas à vérifier les jouets qu’elle possède : vérifiez l’état des jouets (ça serait idiot que votre enfant s’étrangle avec l’œil d’une poupée Corolle). Vérifiez aussi les âges recommandés pour chaque jouet. Le but de jouer est aussi d’apprendre. Des jeux adaptés à l’âge de l’enfant favorisent donc son apprentissage et son intelligence.
* Etes-vous pour ou contre les écrans ? : N’hésitez pas à demander le point de vue de la nounou dès le premier entretien et exposez le vôtre de façon claire. Des concessions sont possibles mais malheureusement, il vous sera impossible de vérifier si ces règles sont réellement appliquées durant la journée. N’oubliez pas non plus que d’autres enfants peuvent être gardés par la nounou. Les autres parents ont donc tout comme vous, leurs exigences, leurs préférences et leurs façons de vivre et d’éduquer leur enfant.
3 – Laissez-vous aller : Oui, vous souffrirez de la séparation. Elle est inévitable et elle est normale.
Préparez-vous à la séparation. Autorisez-vous quelques sorties seule, sans votre enfant. Sortez une heure, puis deux puis une matinée. Habituez-vous au manque mais aussi au bonheur procuré lors des retrouvailles. Ne ruminez pas dans votre coin en reniflant son body. Cela ne vous aidera pas à avancer. Allez chez le coiffeur, au cinéma, prenez un bain. Bref, pensez à vous.
Comment faire confiance à l’assistante maternelle ?
Bien sûr qu’elle fera moins bien que vous ou différemment. Toutefois, elle fera aussi, de par son expérience, peut-être mieux que vous. Ne voyez pas la nounou comme une ennemie. Profitez de son savoir, son expérience pour apprendre. Ne la voyez pas comme une concurrente. C’est son travail avant tout. N’importe qui est en mesure de comprendre qu’il est difficile pour vous de laisser votre enfant et que vous avez besoin d’être rassurée. N’hésitez pas à mettre en place les premières semaines l’envoi de petits SMS (n’exagérez pas non plus) ou de photos.
Une bonne assistante maternelle est celle qui saura vous rassurer de façon professionnelle et humaine.
Chaque soir, nous avons un compte rendu très détaillé sur la journée de notre enfant : durée des siestes, repas, activités, sorties, efforts concernant la marche, la parole… Savoir où en est mon enfant chaque soir me permet de conserver une certaine dynamique tout en respectant son niveau et son rythme actuel.
N’ayez pas honte de poser des questions, elle est là pour ça et c’est son métier. Comme le vôtre est de satisfaire des clients par exemple. Désacralisez ce métier. C’est à vous de fixer les limites dès le départ pour entretenir une relation équilibrée et saine. Si vous estimez qu’elle a fait une erreur, dites-le. Ne laissez surtout pas la timidité ou la gêne vous dominer.
En ce qui me concerne, j’ai ressenti bien évidemment le manque mais j’ai décidé de le transformer en quelque chose de positif : avoir hâte de la retrouver pour constater qu’elle a passé une bonne journée, qu’elle a appris des choses, qu’elle a bien mangé, bien dormi, qu’elle est propre et rassasiée.
Evitez d’avoir envie de retrouver votre enfant par orgueil ou par culpabilité de ne pas avoir été en mesure de prendre un congé parental par exemple. Votre enfant doit aussi s’épanouir sans vous, loin de vous et vous n’êtes pas la seule à pouvoir le rendre heureux ou épanoui. Toutefois, vous êtes unique à ses yeux et ça, personne ne pourra vous l’enlever.
Pour conclure, je dirai que le point le plus important selon moi est la réflexion. Aujourd’hui, nous avons notre pépite mais nous aurions pu passer complètement à côté à cause de notre manque de réflexion. Aujourd’hui, nous sommes en mesure de pouvoir dire que la crèche n’était pas faite pour nous car elle ne nous convenait pas. ALORS
* N’écoutez pas l’entourage et surtout, ne vous précipitez pas.
* Dressez des colonnes, peser le pour et le contre, prenez votre temps, notez vos exigences, vos points rédhibitoires, vos désirs et vos attentes.
* Apprenez à faire des concessions et attendez-vous à devoir revoir certaines de vos exigences à la baisse.
* Apprenez à faire confiance en vous faisant confiance vous-même : déculpabilisez et prenez du temps pour vous.